Puymerle offre aux visiteurs des ruines intéressantes. Ce ne sont pas les vestiges d’un simple hameau, disparu à la suite d’un quelconque cataclysme… Ce sont les ruines d’un ancien ermitage. Certes, on découvre à proximité, l’emplacement de maisons encore occupées au début du siècle. C’est l’Ermitage proprement dit, qui retiendra notre attention. Si au village existait le Prieuré de Ravaud de l’ordre des Grandmont, Puymerle n’a aucune attache avec cet ordre. C’était une cénobie dépendant de l’Abbaye de Grosbot. Que reste-t-il de cet Ermitage ? C’est d’abord une petite chapelle, qui aurait été bâtie disent les uns, par les comtes d’Angoulême, mais ce qui est plus vraisemblable, par les moines de Grosbost. Cette chapelle a intérieurement 17 mètres de long sur 4,50 mètres de large. Elle est peu élevée en partie engagée dans le sol. On y accède par un escalier en pierre. L’intérieur ne possède aucun meuble. Les baies latérales effilées plongent du dehors en dedans, à travers la voûte. L’autel était éclairé par une double fenêtre à ouverture extrêmement étroite. Cette chapelle était dédiée à Sainte Quitterie de Puymerle. Tout ce que l’on sait de cette cénobie, c’est qu’elle payait au XIVe siècle, au seigneur de Montignac, une redevance annuelle de 20 sols. A coté de la chapelle existait un bâtiment assez vaste qui devait être l’habitation de la communauté. D’autres ruines de l’Ermitage existent aux alentours de la chapelle, dont celle d’une très belle citerne voûtée en ogive, comme la chapelle, et de dimensions à peu près égales. Le tout doit être du XIIIe siècle. Les religieux ont cessé de résider à Puymerle et n’y reparaissent plus après les ravages des protestants en 1558. Cependant, en 1639, ils y font quelques tentatives de réparation, surtout à la chapelle, mais ne peuvent pas, faute de ressources y maintenir d’une manière régulière, le service religieux. Cependant, tous les ans, un moine de Grobost, le jour de la fête patronale y célébrait les saints mystères, en présence d’une foule immense venue de tous les points du département. Le culte de Sainte Quitterie était très en honneur dans la contrée. On était convaincu que la vierge martyre protégeait de la rage et la guérissait, même chez les animaux. Ces assemblées- qui avaient surtout pour but de fêter la patronne du lieu- étaient aussi motif à des réjouissances populaires. L’après-midi avait lieu la foire; on y trafiquait de futailles, d’outils en bois et de menues denrées. On y pratiquait la louée des domestiques de ferme. Les familles se rassemblaient pour manger et danser sur l’herbe jusqu’à la nuit. Puymerle n’a plus depuis longtemps que sa frairie, où les habitants des communes voisines se rendent encore. Elle se déroule le jeudi de l’Ascension et M. le curé de la paroisse vient y célébrer la messe le matin. La chaume de Puymerle est toujours un lieu de calme où il fait bon retrouver le temps de vivre…

 

rédigé par G.Liot

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